Introduction Ă la CCAM
La CCAM (Classification commune des actes mĂ©dicaux), anciennement la NGAP (Nomenclature gĂ©nĂ©rale des actes mĂ©dicaux) a lâavantage de lister tous les actes rĂ©alisables par les chirurgiens-dentistes. La NGAP ayant Ă©tĂ© reconnue obsolĂšte, incomplĂšte, impossible Ă dĂ©crypter, incohĂ©rente au niveau tarifaire et motif de procĂ©dures contre les praticiens du fait des libres interprĂ©tations quâelle gĂ©nĂ©rait, elle a donnĂ© naissance Ă la CCAM. La CCAM concerne tous les actes mĂ©dicaux (elle est exhaustive, 7200 actes y figurent) effectuĂ©s par tous les mĂ©decins et les chirurgiens-dentistes exerçant oĂč et Ă quelque titre que ce soit. La CCAM identifie chaque acte par un code spĂ©cifique (elle est bijective) et permet une connaissance qualitative et quantitative de la consommation de soins.
A un acte correspond un code : câest le principe de lâacte global. Pour un mĂȘme soin, sauf exceptions, on compte 4 actes maximum au cours dâune mĂȘme intervention.
A un code correspond un libellĂ© et un prix unitaire. Le systĂšme de tarification sera basĂ© sur lâexploitation des codes et ne fera plus rĂ©fĂ©rence aux lettres-clĂ©s et aux coefficients actuels. Le prix unitaire dâun acte correspondra Ă lâhonoraire versĂ© au professionnel de santĂ© et rĂ©sultera de la nĂ©gociation tarifaire. Lâobjectif de la refonte des honoraires est dâĂ©laborer une nomenclature neutre : lâhonoraire est Ă©tabli en fonction des ressources (physiques et intellectuelles) mobilisĂ©es par le praticien. La valeur du travail (lâhonoraire) Ă©gale le travail mĂ©dical et le coĂ»t de la pratique. Le systĂšme est cependant trĂšs complexe. Des modulations de la tarification sont possibles.
La détermination du travail médical se fait en 2 étapes.
La premiĂšre est celle de la hiĂ©rarchisation des actes au sein de chaque spĂ©cialitĂ© Ă©tudiĂ©e. Le travail mĂ©dical (W) a 4 composantes : la durĂ©e, le stress, la compĂ©tence technique et lâeffort mental. Lâacte de rĂ©fĂ©rence est un acte frĂ©quent, bien standardisĂ©, demandant un travail modĂ©rĂ©, servant dâunitĂ© de mesure pour tous les actes de la spĂ©cialitĂ© et dont le score est fixĂ© Ă 100 par convention.
La deuxiĂšme Ă©tape est la recherche de passerelles entre les spĂ©cialitĂ©s afin dâobtenir une hiĂ©rarchisation inter-spĂ©cialitĂ©. On recherche des « actes-liens », puis on Ă©tablit une Ă©chelle unique de scores exprimĂ©s en « points de travail ».
Le prix du travail Ă©gale le score multipliĂ© par le facteur de conversion. Le travail mĂ©dical Ă©gale le score du travail mĂ©dical (W) multipliĂ© par le facteur de conversion monĂ©taire. Pour estimer le facteur de conversion monĂ©taire (valeur en F dâun point de travail), il faut disposer du montant total de lâenveloppe relative aux actes de la CCAM, du montant total du coĂ»t de la pratique, de la somme de points travail (le score multipliĂ© par la frĂ©quence, le tout multipliĂ© par la « somme de »).
Lâhonoraire Ă©gale le tarif de lâacte multipliĂ© par le facteur de conversion monĂ©taire ajoutĂ© au coĂ»t de la pratique unique pour chaque acte. La valeur de lâacte est alors Ă©gale Ă la somme du prix du travail et du coĂ»t de la pratique par acte.
Mais tout le problĂšme de lâĂ©valuation des tarifs est quâelle dĂ©pend des disponibilitĂ©s financiĂšres des organismes sociaux, alors câest la rĂ©alitĂ© financiĂšre du cabinet qui devrait primer.
Le coĂ»t de la pratique (CP) comprend les charges professionnelles du praticien (loyer, personnel, matĂ©rielâŠ), mais pas les dĂ©penses Ă la charge des Ă©tablissements.
Les charges comprennent les charges totales (calculées grùce à la Direction générale des impÎts) et les surcoûts. Les charges générales sont les charges totales auxquelles on soustrait les surcoûts. Le coût de la pratique égale des charges générales ajoutées aux surcoûts.
Les charges générales sont affectées au prorata des points de travail. Pour les obtenir, on divise le total des charges habituelles de la profession par la totalité du travail.
Pour les chirurgiens-dentistes, la charge habituelle de la profession égale les charges totales auxquelles on soustrait les frais de prothÚses. La totalité du travail est constituée de la totalité des points de travail réalisés par la profession.
Pour les actes sans surcoût, la CP égale le W multiplié par les charges générales par point travail (Cg). Pour les actes avec surcoût, la CP égale le W multiplié par la Cg, les surcoûts éventuels en F par acte (S) étant ajoutés au tout.
Pour estimer lâhonoraire pour chaque acte, on prend donc en compte le score de traval (W), le facteur de conversion monĂ©taire unique (FC), les charges gĂ©nĂ©rales par point traval (Cg) et les surcoĂ»ts Ă©ventuels en F par acte (S).
Honoraire = W (FC + Cg) + S
Mais les problĂšmes sont nombreux. Tous les actes sont-ils susceptibles dâĂȘtre honorĂ©s de façon neutre ? Quid du problĂšme de la tarification du facteur de conversion monĂ©taire et sa dĂ©pendance de lâenveloppe globale des actes techniques dont dispose la CCAM ? Le coefficient « charge gĂ©nĂ©rale » est-il vraiment le mĂȘme pour tous les praticiens ? Peut-on vraiment pour les actes prothĂ©tiques neutraliser la tarification dĂ©pendant de la notion de « tact et de mesure » pour la remplacer par un simple surcoĂ»t du prix du technicien de laboratoire ?
Pour chaque acte codĂ© et donc facturĂ©, on note la lettre clĂ©, le coefficient, les majorations, lâidentifiant du professionnel, la date dâexĂ©cution, la quantitĂ©, le montant des honoraires, le code motif de dĂ©passement, les frais de dĂ©placement et le numĂ©ro de la dent concernĂ©e. Pour bien dĂ©finir et classer chaque acte dentaire, 16 codes de regroupement existent (exemple, le code 1, notĂ© ADC, concerne les « actes de chirurgie »). Un acte global est caractĂ©risĂ© par 9 codes : le code principal (7 caractĂšres), le code activitĂ© (1), le code extension documentaire (1), la phase de traitement (1), les modificateurs tarifants (1 ou 2), les modificateurs non tarifants (1 ou 2), le code association non prĂ©vue (1), le code remboursement exceptionnel (1) et le top supplĂ©ment de charges en cabinet (1).
Le systĂšme de codification consiste en un code semi-structurĂ© de 7 caractĂšres calĂ© sur la structuration des libellĂ©s. AA pour topographie (site anatomique ou fonction physiologique ; pour la dentisterie, le plus souvent câest H, « tractus digestif et orgnes de la digestion » ; la deuxiĂšme lettre correspondant Ă lâorgane ou Ă la fonction, pour la dentisterie HB, « dents, parofonte, gencives ») puis A pour action (selon quâon agrandit, comprime, dĂ©place, draine, extrait etc., la lettre sera diffĂ©rente) et A pour accĂšs A par exemple signifie « abord ouvert ») et/ou technique et NNN pour le compteur alĂ©atoire.
Au niveau du code A (action), on note A sâil sâagit dâune action sur les dimensions (par exemple un allongement coronaire, cotĂ© HBAA), E sâil sâagit de ramener un organe dĂ©placĂ© dans sa position anatomique normale (une rĂ©implantation par exemple se cote HBED), F sâil sâagit dâune action sur la position (par exemple, une pulpectomie se cote HBFD), G sâil sâagit dâune action sur la position avec traction (une extraction par exemple se cote HBGD), J concerne dâautres actions sur la position, les assainissements, dĂ©trartages (HBJD), irrigations, lavages, nettoyages⊠Q concerne les actions dâobservation (une radiographie se cote HBQK), K concerne dâautres actions sur la position (le changement dâune facette dâune prothĂšse dentaire amovible, par exemple, se note HBKD). L concerne aussi des actions sur la position, ou des implantations. Lâapplication dâun topique pour hypersensibilitĂ© dentinaire se cote HBLD009, la pose dâun implant intraosseux intrabuccal chez lâadulte se cote LBLD015. M concerne les actions de rĂ©paration (une obturation de cavitĂ© se cote HBMD).
Le code activitĂ© identifie, pour un mĂȘme acte, le nombre dâintervenants nĂ©cessaires. En dentaire, câest toujours 1.
Pour le code association, il existe 5 possibilitĂ©s, selon que lâacte est tarifĂ© Ă 100, Ă 50 ou Ă 75%. Il y a rĂ©duction de la tarification si plusieurs actes sont effectuĂ©s au cours dâune mĂȘme sĂ©ance.
Le code modificateur prĂ©voit le cas dâenfants de moins de 5 ou 13 ans et les urgences (jours fĂ©rĂ©s, nuitsâŠ).
Dâautres codes existent (extension documentaire, phase de traitement, remboursements exceptionnels et supplĂ©ments de charges), mais les 4 codes les plus importants sont le code de lâacte, le code activitĂ©, le code phase de traitement et le code association (4 ou 1 pour 100% de la tarification, 2 pour 50% de la tarification).
Pour chaque code dâacte dentaire, la CCAM prĂ©cise si une localisation dentaire est attendue. Si oui, le praticien indiquera soit le code Ă 2 chiffres de chaque dent traitĂ©e correspondant Ă lâacte rĂ©alisĂ©, soit le code Ă 2 chiffres du ou des sextant(s) concernĂ©(s) par lâacte rĂ©alisĂ© ou maxillaire. Par exemple, 01 correspond au maxillaire, 02 au mandibule, 03 au sextant supĂ©rieur droitâŠ
La consultation
Elle est dĂ©finie par plusieurs textes lĂ©gislatifs. MĂȘme si elle se fait en 2 sĂ©ances, la cotation reste unique.
Son tarif est opposable et ne peut faire lâobjet de dĂ©passement dâhonoraires, comme tous les tarifs pratiquĂ©s par les chirurgiens-dentistes et portant sur des actes inscrits Ă la nomenclature. Ce tarif est, en France mĂ©tropolitaine, actuellement de 23âŹ. Les assurĂ©s ou ayant droits ont aussi parfois droit, sous conditions, Ă des examens bucco-dentaires de prĂ©vention comprenant obligatoirement une anamnĂšse, un examen bucco-dentaire et une sensibilisation Ă lâhygiĂšne bucco-dentaire. Si des soins (conservateurs, chirurgicaux ou de radiographie) sâavĂšrent nĂ©cessaires, ils entrent dans le dispositif conventionnel. Dans une mĂȘme sĂ©ance, on ne peut facturer Ă la fois consultation et examen de prĂ©vention. Un bilan bucco-dentaire chez un jeune se facture 30âŹ.
Les actes CCAM pris en charge Ă 100% consĂ©cutifs Ă lâebd « enfant » sont Ă consulter.
Les radiographies dentaires
Ce sont les actes sur lesquels la vigilance doit ĂȘtre la plus grande : il faut les garder absolument toutes, lisibles, de qualitĂ© et montrant bien toute la dent concernĂ©e. Les contrĂŽleurs ont le droit de vous rĂ©clamer des dizaines voire des centaines de radios du jour au lendemain.
Pour donner lieu à remboursement, tout acte de radiodiagnostic doit comporter une incidence radiographique (argentique ou numérique) matérialisée (film ou épreuve) et un compte-rendu complet, daté, écrit et signé par le médecin.
La dent ou le groupe de 1 Ă 3 dents contiguĂ«s (dents ayant des faces de contact mĂ©siales et distales, avec ou sans diastĂšme) doit ĂȘtre entiĂšrement visible Ă la radiographie. Il ne doit pas y avoir dâerreur de numĂ©rotation, ni dâerreur de nom des patients. QualitĂ© et lisibilitĂ© de la radiographie doivent ĂȘtre bonnes. La radio cotĂ©e et facturĂ©e est exigible Ă la premiĂšre demande du patient ou du contrĂŽleur. Bien sĂ»r, toute radio doit ĂȘtre mĂ©dicalement justifiĂ©e.
Les clichĂ©s inexploitables ne sont pas cotĂ©s. Tout clichĂ© est la propriĂ©tĂ© de lâassurĂ©.
La facturation se fait quel que soit le nombre de clichĂ©s rĂ©alisĂ©s sur un mĂȘme secteur de 1 Ă 3 dents contigĂŒes. Par exemple, la radio de la 15 concerne donc la 16, la 15 et la 14.
Certaines radios, dont la liste est Ă consulter, ne peuvent ĂȘtre facturĂ©es pour un traitement endodontique. Les agĂ©nĂ©sies dentaires multiples liĂ©es Ă des maladies rares ou des sĂ©quelles de tumeurs de la cavitĂ© buccale ou des maxillaires ne sont pas facturables lors dâun bilan implantaire ou de la pose dâun implant intrabuccal en dehors dâune rĂ©alisation pour prise en charge diagnostique et thĂ©rapeutique.
Les radios ne se cotent pas individuellement mais globalement. Pour 1 radio, 1 cotation. Pour 2 (ou 10) radios, 1 seule cotation aussi.
Les tableaux indiquant les cotations comprennent 5 colonnes : la dĂ©finition de lâacte (1), la cotation CCAM (2), la cotation NGAP (3), la base de remboursement NGAP (4) et la base de remboursement CCAM tarif opposable (5).
Attention, on ne peut pas coter plus de 14 radios rĂ©troalvĂ©olaires et/ou rĂ©trocoronaires en une sĂ©ance pour un bilan radiographique, mĂȘme si on a effectuĂ© beaucoup plus de radios.
Prophylaxie, hygiÚne dentaire et prévention
Les cotations CCAM varient selon quâil sâagit de sealents, de dĂ©tartrage, de blanchiment, Ă©claircissement ou cosmĂ©tologie dentaire ou de prophylaxie, dâhypersensibilitĂ© et de reminĂ©ralisation.
Le dĂ©tartrage est lâacte le plus courant ; il comprend le polissage, mais pas le traitement des colorations des dents. Il doit ĂȘtre achevĂ© en deux sĂ©ances maximum et la cotation des sĂ©ances nĂ©cessaires est limitĂ©e (les cotations sont renouvelables 6 mois aprĂšs la derniĂšre sĂ©ance). Que lâon y passe une heure ou cinq minutes, la cotation reste la mĂȘme. Si le tartre sâest reformĂ© en moins de six mois, câest au patient de le prendre en charge.
La sĂ©ance de motivation, enseignement de lâhygiĂšne et de mise en pratique des diffĂ©rentes mĂ©thodes de brossage adaptĂ©es au patient, est un acte NPC (non pris en charge) dont la cotation, au jour de cette publication, nâexiste plus. Les dĂ©tartrages sont compatibles avec dâautres soins : les cotations peuvent se cumuler.
Au niveau des Ă©claircissements (NPC), la cotation varie selon que les dents sont vivantes ou mortes.
Le blanchiment peut se faire via la face externe ou via la face interne de la dent. Les cotations varient selon ces cas.
Au niveau de la prophylaxie (dont, comme pour le dĂ©tartrage, les actes sont pris en charge sous conditions), de lâhypersensibilitĂ© et de la reminĂ©ralisation, un devis doit ĂȘtre Ă©tabli. Lâacte ne peut commencer quâaprĂšs accord Ă©clairĂ© du patient.
Les obturations de cavités, les inlays-onlays
Chaque obturation rĂ©alisĂ©e sur une mĂȘme dent est cotĂ©e de façon autonome en fonction du nombre de faces concernĂ©es et indĂ©pendamment des autres cavitĂ©s traitĂ©es. Lâobturation doit ĂȘtre mĂ©dicalement justifiĂ©e, correctement rĂ©alisĂ©e et pĂ©renne. Par contre, quel que soit le nombre de cavitĂ©s traitĂ©es, il nây a pas de limitation de cotation. Les dĂ©passements dâhonoraires ne sont pas admis, sauf pour les inlays et onlays (cotĂ©s en fonction du nombre de faces intĂ©ressĂ©es). Les cavitĂ©s se cotent en fonction du nombre de parois. Modifier la cotation dâune paroi en cavitĂ© Ă 2 ou 3 parois est une fraude « facile », mais bien connue des contrĂŽleurs. Toutes les cavitĂ©s rĂ©alisĂ©es sur une mĂȘme dent se cotent sĂ©parĂ©ment et individuellement (sur le document, une cotation par ligne).
Un sealent et une cavitĂ© sur une mĂȘme face ne peuvent ĂȘtre cotĂ©s que sâils sont rĂ©alisĂ©s distinctement.
La restauration dâune dent inclut lâanesthĂ©sie, lâexĂ©rĂšse des tissus lĂ©sĂ©s, de la lĂ©sion carieuse de la dent, la prĂ©paration amĂ©lodentinaire et la protection dentinopulpaire. Lâobturation peut se faire avec ou sans recouvrement cuspidien. Le dĂ©compte des faces ou des angles sâentend pour une lĂ©sion.
Au niveau des obturations de cavitĂ© avec tenon radiculaire, noter que si les tenons des reconstitutions avec ancrage radiculaire ne sont pas obligatoirement en mĂ©tal et visibles Ă la radio, leur longueur doit ĂȘtre conforme aux connaissances scientifiques. Le tenon doit servir Ă une rĂ©tention radiculaire certaine de lâobturation coronaire.
Le praticien se doit, mĂȘme si le patient change dâavis sur les soins quâil accepte, dâĂ©viter le « bricolage thĂ©rapeutique » et de ne pas coter des actes qui ne sont effectuĂ©s que le temps que le patient se dĂ©cide Ă accepter le traitement quâil lui faut.
La dévitalisation, les traitements de premiÚre intention et autres soins des canaux
Le traitement canalaire est lâacte le plus difficile et le plus ingrat de la profession.
Pour le traitement des canaux, 3 Ă 4 radios doivent ĂȘtre prises. La digue est obligatoire et il ne doit pas y avoir plus de 3 semaines entre la sĂ©ance dâendodontie et lâobturation dĂ©finitive et la prothĂšse. Lâacte est opposable ou ne lâest pas : attention aux dĂ©passements dâhonoraires indus. Une pulpectomie est un acte global qui peut avoir de multiples cotations : pulpotomie dâabord, puis pulpectomie (lâune ou lâautre, mais pas les deux). A une pulpectomie dâune racine de molaire correspond une cotation totale. Sauf cas particulier (faute du patient), on ne cote pas une seconde fois un travail que lâon a soi-mĂȘme dĂ©jĂ effectuĂ©.
Comme toujours, il faut consulter les exemples donnés par la CNAM.
La reprise de traitement canalaire
La pulpectomie (dont les dĂ©finitions prĂ©cises sont Ă consulter) consiste globalement Ă Ă©liminer chirurgicalement le tissu pulpaire vivant de la dent. La reprise de traitement des racines obturĂ©es par autrui nâentre pas dans cette dĂ©finition, ni dans celle des soins de gangrĂšne pulpaire.
Il existe donc deux traitement diffĂ©rents : le traitement endodontique initial et le retraitement endodontique. Indications, explications et consentement Ă©clairĂ© du patient sont prĂ©vus. Le coĂ»t nâĂ©tant pas pris en charge par les organismes sociaux, il faut dĂ©finir les honoraires avec tact et mesure et bien en informer le patient. La reprise de traitement canalaire est un acte hors nomenclature.
La CCAM distingue deux cas : lorsquâil y a un instrument fracturĂ© et (plus courant) lorsquâil y a reprise du traitement canalaire suite Ă une obturation de la dent avec des produits dâobturation et aucun autre corps Ă©tranger.
Les facturations concernent la dĂ©sobturation puis lâobturation canalaire aprĂšs nettoyage radiculaire. Il y a une cotation par geste effectuĂ©. Le consentement Ă©clairĂ© du patient, aprĂšs devis, est indispensable.
Au niveau des dĂ©sobturations endodontiques, elles nâincluent pas la mise en forme canalaire ni la rĂ©obturation radiculaire.
Les extractions dentaires
Une extraction dentaire comprend lâavulsion de dent et/ou de racine dentaire avec ou sans curetage alvĂ©olaire, avec ou sans rĂ©gularisation osseuse de lâarcade alvĂ©olaire.
Pour ĂȘtre cotĂ©e, une extraction doit ĂȘtre complĂšte. Tout lâorgane dentaire doit ĂȘtre enlevĂ©. Lâavulsion dâune dent peut entrainer de graves problĂšmes et des litiges. Toujours bien informer le patient, et tout consigner sur le dossier mĂ©dical.
La parodontologie
Par secteur dentaire, on entend portion de lâarcade dentaire correspondant Ă lâimplantation habituelle des dents considĂ©rĂ©es, que cette portion doit dentĂ©e ou non.
La gingivoplastie est, selon Lindhe, le « remodelage chirurgical de la gencive afin dâobtenir des contours physiologiques ». On ne peut qualifier de gingivectomie les incisions gingivales initiatrices de lambeaux dans le cadre des chirurgies parodontales. Lâacte global reste la chirurgie parodontale avec lâexĂ©rĂšse du tissu de granulation et le curetage des parties infiltrĂ©es : il est cotĂ© HBJA003. Il nâest pas pris en charge et doit ĂȘtre acceptĂ© en connaissance de cause par le patient.
Les gingivectomies ne sont pas non plus les incisions gingivales initiatrices de lambeaux dans le cadre des chirurgies implantaires. Lâacte global reste lâimplantologie. Les gestes thĂ©rapeutiques effectuĂ©s lors dâun soin hors nomenclature sont eux aussi hors nomenclature.
La gingivectomie, indiquĂ©e en cas dâhyperplasie gingivale ou dâaugmentation anormale du volume tissulaire gingival, consiste en la section de la partie gingivale pathologique. Câest un acte chirurgical complet, non lâinitiation dâun autre acte.
La seule gingivectomie remboursable est celle qui concerne un secteur de 4 Ă 6 dents. Toutes les autres sont NPC. Attention : lorsquâon effectue 2 gingivectomies dâun secteur de 4 Ă 6 dents, la 2Ăšme cotation doit ĂȘtre cotĂ©e Ă 50% de sa valeur avec le code association 2.
Si on associe dâautres actes (actes de chirurgie anciennement cotĂ©s en KCC) Ă des actes bucco-dentaires figurant au g, la tarification est particuliĂšre. Attention, le code 4 ne peut pas ĂȘtre employĂ© avec un autre code association.
Implantologie
Sauf exceptions (maladies rares), la pose dâimplants osseux dans le crĂąne et la face est un acte NPC. Le cas Ă©chĂ©ant, la prise en charge se fait sous conditions.
Lorsque la cotation existe mais que les conditions de prise en charge ne sont pas remplies, la cotation reste valable mais lâacte devient non remboursable. Il faut alors conserver la cotation mais rajouter « NPC ». DĂšs quâil y a devis et obtention du consentement Ă©clairĂ© du patient, les honoraires sont libres.
La prothĂšse sur implant
Les prothĂšses plurales (bridges) implantoportĂ©es ne sont pas prises en charge. Dans un bridge seuls les piliers sont cotĂ©s, pas lâintermĂ©diaire de bridge.
La cotation de la contention et du mainteneur dâespace interdentaire sont Ă Ă©tudier.
Le devis et lâinformation au patient
Lâaffichage des prix dans la salle dâattente est obligatoire (dĂ©cret n°2009 -152 du 10 fĂ©vrier 2009), sous peine de sanctions. Selon que vous ĂȘtes conventionnĂ©, conventionnĂ© avec droit permanent au dĂ©passement ou non conventionnĂ©, il faut aussi rĂ©aliser des affiches spĂ©cifiques.
Le devis est obligatoire (Code de la sĂ©curitĂ© sociale, Code de la santĂ© publique, DGCCRF, Convention nationale des chirurgiens-dentistes) pour tous les actes NPC ou pour ceux qui impliquent un dĂ©passement dâhonoraires. Il doit ĂȘtre soigneusement rĂ©digĂ©. Les honoraires facturĂ©s sont distinguĂ©s en trois composantes : le prix de vente du dispositif mĂ©dical sur mesure proposĂ©, le montant des prestations de soins et les charges de structure du cabinet. Le calcul de ces composantes se fait Ă partir des donnĂ©es individuelles de la dĂ©claration 2035 du chirurgien-dentiste de lâannĂ©e N-2.
Les charges globales du cabinet incluent les charges personnelles, les charges dâachat et les autres charges (dites charges de structure).
Le taux de charges de structure correspond Ă la part de lâhonoraire total reprĂ©sentĂ©e par lâensemble des charges du cabinet hors achats et hors charges personnelles. Une formule spĂ©cifique permet de le calculer : (BR-BA-JY-BV-BS-CH) / AG.
Le prix de vente du dispositif sâobtient en divisant le prix dâachat au fournisseur par (1 â le taux de charges de structure).
Le montant des prestations de soins de lâacte Ă©gale honoraire de lâacte multipliĂ© par (1 â le taux de charges de structure) auquel se soustrait le prix dâachat du dispositif.
Les charges de structure Ă©galent lâhonoraire de lâacte auquel se soustraient le montant des prestations de soins dont se soustrait le prix de vente du dispositif.
Les calculs se font comme pour un acte Ă honoraire non plafonnĂ©. La diffĂ©rence entre lâhonoraire habituel et lâhonoraire plafonnĂ© est dĂ©duite du montant des prestations de soins.
En cas dâexercice en sociĂ©tĂ© dâexercice libĂ©ral (SEL), il faut appliquer des correspondances. Attention, les paragraphes sur le consentement du patient aux soins et les honoraires doivent ĂȘtre particuliĂšrement bien rĂ©digĂ©s, sous peine de nâavoir aucune valeur juridique.
Les patients bĂ©nĂ©ficiaires de la CMU sont des patients comme les autres, qui peuvent faire les mĂȘmes choix que les autres.
Les devis implantaire, parodontal ou celui concernant des actes non remboursables doivent comprendre les mentions obligatoires du devis prophĂ©tique conventionnel. Il faut dĂ©tailler avec prĂ©cision gestes et temps opĂ©ratoires, objectifs et coĂ»ts. Des mentions particuliĂšres, soigneusement rĂ©digĂ©es, sont Ă ajouter aux devis classiques. Au niveau du devis parodontal, la nĂ©cessitĂ© dâune hygiĂšne poussĂ©e doit ĂȘtre soulignĂ©e. Pour les devis dâĂ©claircissement, bien noter la teinte initiale des dents du patient sur le devis et rappeler toutes les consignes (ne pas fumer, boire de thĂ©, manger de fruits rouges etc.).
Il faut dissocier actes incrits Ă la nomenclature et actes NPC.
Eviter de ne facturer le patient quâĂ la toute derniĂšre sĂ©ance : sâil part avec tout le provisoire en bouche (par exemple pour une couronne), ce qui est son droit (Code de la santĂ© publique : « [Le consentement du patient] peut ĂȘtre retirĂ© Ă tout moment ».), vous en serez pour vos frais. Toutes les Ă©tapes du travail, payantes, doivent ĂȘtre payĂ©es. Ainsi, avec un devis prophĂ©tique bien rĂ©digĂ©, le patient demeure libre de partir Ă tout moment, et le praticien est payĂ© pour son travail.
ProthÚses dentaires fixées et bridges
Sont inclues sa conception, sa rĂ©alisation, son adaptation et sa pose. Lâusage des prothĂšses nâest pas limitĂ© ; leur renouvellement dĂ©pend de leur usure ou de lâĂ©volution de la bouche. Couronnes sur dents temporaires, couronnes ou dents Ă tenons prĂ©fabriquĂ©es, provisoires ou Ă recouvrement partiel sont NPC. Les couronnes dentaires en Ă©quivalents minĂ©raux incluent les couronnes dentaires cĂ©ramocĂ©ramiques.
Le bridge dont un des deux piliers est non durablement reconstituable par une obturation est pris en charge sur la base de 279,50âŹ.
Occlusion et correction de trouble occlusal, rescellement, descellement et dĂ©pose dâĂ©lĂ©ments prophĂ©tiques fixĂ©s, prothĂšses amovibles en rĂ©sine, supplĂ©ments pour prothĂšses amovibles (dents contreplaquĂ©es), les autres appareils amovibles sur le crĂąne et la face, les rĂ©parations et adjonctions et la photographie doivent ĂȘtre correctement cotĂ©s. La CPAM donne de nombreux modĂšles et exemples. Au niveau de la photographie, qui pose le problĂšme de la preuve du travail rĂ©alisĂ©, ne pas hĂ©siter Ă prendre plusieurs photos pour garder trace de tout ce qui nâest pas visible Ă la radiographie (Ă©rosion, perte de substance, usures mĂ©caniques ou chimiques de lâĂ©mail, abrasionsâŠ).
Au niveau des patients CMU, le tableau des cotations comprend le code CCAM, le libellĂ©, le code CMU transposĂ©, le tarif de responsabilitĂ© en euros, le dĂ©passement maximum autorisĂ© en euros et le montant maximum autorisĂ©, Ă©galement en euros. Par exemple, pour la pose dâune couronne mĂ©tallique cotĂ©e HBLD038, le code CM transposĂ© est FDC1, le tarif de responsabilitĂ© est de 107,50âŹ, le dĂ©passement maximum autorisĂ© est de 122,50⏠et le montant maximum autorisĂ© est de 230âŹ.
Attention, pour certains actes, il y a des coefficients de majoration pour les Antilles, la Guyane, la RĂ©union et Mayotte.
Mise Ă jour
Je vous communique en piĂšce jointe un document de synthĂšse sur les actes 100% santĂ© reprenant leur Ă©volution tarifaire dans le temps, ainsi que 2 liens qui peuvent vous ĂȘtre utiles dans votre pratique au quotidien.
https://www.ameli.fr/hainaut/chirurgien-dentiste/aide-la-codification-des-actes-prothetiques